Bergson, H.

[864] Bergson, H. = Le corps conserve des habitudes motrices capables de jouer à nouveau le passé; il peut reprendre des attitudes où le passé s'inserera... mais en aucun cas le cerveau n'emmagasinera des souvenirs ou des images. – C'est vers l'action que perception et mémoire sont tournées, c'est cette action que le corps prépare. –.. Supposons que ma perception consciente ait une destination toute pratique, qu'elle dessine simplement, dans l'ensemble des choses, ce qui intéresse mon action possible sur elles: je comprends que tout le reste m'échappe, et que tout le reste, cependant, soit de même nature que ce que je perçois. – L'état cérébral correspond exactement à la perception. Il n'en est ni la cause, ni l'effet, ni en aucun sens le duplicat: il la continue simplement, la perception étant notre action virtuelle et l'état cérébral notre action commencée. –

L'univers matériel lui-même, défini comme la totalité des images, est une espèce de conscience, une conscience ou tout se compense et se neutralise. –

La verité est que la mémoire ne consiste pas du tout dans une régression du présent au passé, mais an contraire dans un progrès du passé au présent... Noua partons d'un état virtuel, que nous conduisons peu à peu, à travers une série de plans de conscience différents, jusqu'au terme où il se matérialise dans une perception actuelle... Dans cet état virtuel consiste le souvenir pur. –.. Le souvenir pur est une manifestation spirituelle. –

... notre corps – la pointe mouvante que notre passé pousse à tout moment dans notre avenir. –

L'esprit emprunte à la matière les perceptions d'où il tire sa nourriture, et les lui rend sous forme de mouvement, où il a imprimé sa liberté. –

Si le rôle le plus humble de l'esprit est de lier les moments successifs de la durée des choses..., on conçoit une infinité de degrés entre la matière et l'esprit pleinement développé.[864]

Quelle:
Eisler, Rudolf: Philosophen-Lexikon. Berlin 1912, S. 864-865.
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