Scène XIII.

[178] Les Précédents, Dikson.


DIKSON, qui á entendu lés derniers mots. Si, Monsieur, c'est vrai, c'est ma femme; et ce n'est pas bien à vous de venir élever des doutes sur ce sujet-là après tout le tort que vous m'avez déjà fait!

JENNY. Du tort, et en quoi donc?

DIKSON. Ils prétendent tous dans le pays que cette nuit la dame blanche lui est apparue, et qu'elle lui a donné ce château et plusieurs millions: or, c'est à moi que tout ça revenait si hier au soir je n'avais pas cédé ma place.

JENNY. Là, qu'est-ce que je te disais! ce que c'est que d'être poltron!

DIKSON. C'est toi, au contraire, qui m'as empêche d'y aller.

JENNY. Est-ce que tu devais m'écouter? le devoir d'une femme c'est d'avoir peur; mais un homme, c'est différent.

DIKSON. Nos devoirs sont les mêmes.

GEORGES, passant entre eux. Doucement, mes amis, ne vous fâchez pas, je ne tiens pas au château; et, s'il vous fait grande envie, je vous l'abandonne.

DIKSON, avec joie. Il serait possible!

GEORGES. Oh! mon Dieu oui ... Montrant toutes les personnes qui arrivent. Et tu peux devant ces messieurs t'en déclarer propriétaire.


Quelle:
Boieldieu, François-Adrien: La dame blanche, in: Eugène Scribe: Théatre de Eugène Scribe de l'Académie Française, V,1: Opéras-comiques, Paris 1856, S. 178.
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