PROVERBES
POUR LES TROIS INVITÉS
DE SUR-LE-MONT T.

[133] Pendant que ta mère t'allaite

Il faut qu'une fée maligne

Chante d'ombre et de mort.

Elle te donne comme étrennes

Ces yeux sinistres et si mornes

Et dont les Muses s'éprennent.


Quand tes frères se plaignent

Et disent: ô ta douleur! la tienne

Ne la dis qu'aux nuages la nuit –

Et tes chairs d'enfant saignent

Sous l'arme dure des doigts.


Sache que tu dois

Tuer ta fraîche jeunesse ·

Car ce n'est que sur son tombeau –

Si bien des pleurs l'arrosent – qu'éclosent

Parmi la seule flore merveilleuse

Les seules belles roses.


Französische Fassung des Gedichts ›Jahr der Seele‹

Quelle:
George, Stefan: Schlussband, Gesamt-Ausgabe der Werke, Band 18, Berlin 1934, S. 133-134.
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