Scène III.

[168] Georges, Fermiers, Paysans, Habitants du Domaine.


CHŒUR.

Vive à jamais notre nouveau seigneur!

De ses vassaux qu'il fasse le bonheur!

GEORGES, à part, en entrant.

Allons, gaîment recevons leur hommage:

Je suis seigneur, il faut tenir l'emploi.


Aux paysans.


Les braves gens dont j'acquiers l'héritage,

Mes bons amis, valaient bien mieux que moi.


Regardant autour de lui.


Dieu! qu'est-ce que je voi?

CHŒUR.

Mais qu'a-t-il donc?

GEORGES.

Ces lambris magnifiques,

Ces chevaliers, ces armures gothiques;

C'est fait de moi, je n'y suis plus,

Mais déjà, j'en suis sûr, déjà je les ai vus!


Ensemble.


GEORGES.

D'où peut naître cette folie?

Et d'où vient ce que je ressens?

Dame blanche, est-ce ta magie

Qui vient encor troubler mes sens?

CHŒUR.

Il admire ces lieux charmants:

Combien sa vue est éblouie

De ces riches appartements!

MARCHE.


De jeunes filles viennent offrir à Georges les clés du château, et pendant ce temps le chœur commence le chant suivant.
[168]

CHŒUR.

Chantez, joyeux ménestrel,

Refrain d'amour et de guerre;

Voici venir la bannière

Des chevaliers d'Avenel.

GEORGES, avec émotion.

Quel est donc ce refrain?

CHŒUR.

C'est le chant ordinaire

De la tribu d'Avenel

GEORGES.

O moments pleins de charmes!

Où donc ai-je entendu cet air qui, malgré moi,

De mes yeux fait couler des larmes?

CHŒUR, reprenant l'air.

Chantez, joyeux ménestrel, etc.

GEORGES, les arrêtant.

Attendez ... j'achèverais, je crois.

Tra, la, la, la, la, la, la.


Se trompant.


Non, non, ce n'est pas cela.


Se reprenant.


Tra, la, la, la, la, la ...


Ensemble.


CHŒUR.

Il est sensible à nos accents:

Des vieux airs de notre patrie

Il aime à redire les chants.

GEORGES.

D'où peut naître cette folie?

Et d'où vient ce que je ressens?

Dame blanche, est-ce ta magie

Qui vient encor troubler mes sens?

GEORGES, gaiement.

Dans ce castel, mes amis, venez tous;

Autant qu'à moi ce domaine est à vous.

Que les buffets soient dressés sous la treille.

CHŒUR.

Que les buffets soient dressés sous la treille.

GEORGES.

Que l'on commence et la danse et les jeux.[169]

CHŒUR.

Que l'on commence et la danse et les jeux.

GEORGES.

Que chaque fille épouse un amoureux.

CHŒUR DE JEUNES FILLES.

Que chaque fille épous' son amoureux.

GEORGES, à part.

Dans un instant il se peut qu'on m'éveille,

Dépêchons-nous de faire des heureux.

TOUS.

Vive à jamais notre nouveau seigneur!

De ses vassaux, il ferale bonheur!


Tous s'éloignent avec respect en voyant Georges qui est retombé dans sa rêverie.


GEORGES, reprenant l'air.

Tra, la, la, la, la, la ...

Où donc ai-je entendu cet air si plein de charmes,

Qui fait couler mes larmes?

Tra, la, la, la, la, la.


Il achève l'air à demi voix, et tous les paysans se retirent par la porte du fond.


Quelle:
Boieldieu, François-Adrien: La dame blanche, in: Eugène Scribe: Théatre de Eugène Scribe de l'Académie Française, V,1: Opéras-comiques, Paris 1856, S. 168-170.
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