Scène III.

[122] Les Précédents; Georges, paraissant sur le haut de la montagne.

Il est en vêtement très simple, et porte sur son épaule un petit paquet attaché au pommeau de son épée.


TOUS.

Eh! mais quel est cet étranger?

GEORGES, qui a descendu la montagne et qui entre en scène.

Chez vous, mes bons amis, ne puis-je pas loger?


Tirant sa bourse et la lui présentant.


Tenez, car la faim m'aiguillonne.

DIKSON.

Chez les montagnards écossais

L'hospitalité se donne,

Elle ne se vend jamais.

Votre état?

GEORGES.

J'ai servi dès ma plus tendre enfance,

Et je suis officier du roi.[122]

DIKSON.

Ce titre-là suffit, je pense;

Soyez le bienvenu chez moi.


Tout le monde s'empresse autour de lui; on le débarrasse de ses armes et de son bagage, pendant la ritournelle de l'air suivant.


GEORGES.


Air.


Ah! quel plaisir d'être soldat!

On sert par sa vaillance

Et son prince et l'État;

Et gaîment on s'élance

De l'amour au combat.

Ah! quel plaisir d'être soldat!

Sitôt que la trompette sonne,

Sitôt qu'on entend les tambours,

Il court dans les champs de Bellone,

En riant, exposer ses jours.

Écoutez ces cris de victoire,

De la gaîté c'est le signal:

»Amis, buvons à notre gloire;

Buvons à notre général!«

Ah! quel plaisir d'être soldat! etc.

Quand la paix, prix de son courage,

Le ramène dans son village,

Pour lui quel spectacle nouveau!

Chacun et l'entoure et l'embrasse:

»C'est lui, c'est l'honneur du hameau!«

La beauté sourit avec grâce;

Le vieillard même, quand il passe,

Porte la main à son chapeau.

Et sa mère, est-elle heureuse!


Regardant autour de lui.


Mais j'avais une amoureuse:


Souriant.


Où donc est-elle? j'entends,

Je comprends.


Soupirant et reprenant gaiement.


Ah! quel plaisir d'être soldat!

On sert par sa vaillance

Et son prince et l'État;

Et gaîment on s'élance

De l'amour au combat.

Ah! quel plaisir d'être soldat![123]

JENNY, bas, à Dikson.

Quel aimable et gai caractère!

C'est le parrain qu'il nous faudrait.

DIKSON, de même, à Jenny.

Y penses-tu? c'est indiscret.

JENNY.

Ne crains rien, et laisse-moi faire.


S'approchant de Georges.

Couplets.

Premier Couplet.


Du ciel pour nous la bonté favorable

Nous donne un fils, espoir de notre hymen;

Et pour qu'il soit aussi brave qu'aimable,

Nous vous prions d'en être le parrain.

GEORGES.


Deuxième Couplet.


Puissé-je un jour, pour acquitter ma dette.

De votre fils embellir le destin!

Mais en voyant tant d'attraits, je regrette

De ne pouvoir être que son parrain.

DIKSON, avec joie.

Vous acceptez: ah! quel bonheur!


A Jenny.


Cours prévenir notre pasteur.


Aux montagnards.


Veillez au repas, je vous prie?

Car avant la cérémonie

Nous avons toujours le festin.

GEORGES.

Moi, d'avance je m'y convie;

Vous me verrez le verre en main!

DIKSON.

Grand Dieu! quel aimable parrain.

REPRISE DU PREMIER CHŒUR.

Sonnez, cornemuse et musette!

Les montagnards sont réunis:

Car un baptême est une fête

Pour des parents, pour des amis.


Jenny sort par le fond; plusieurs montagnards la suivent, ou rentrent dans l'intérieur de la ferme.
[124]


Quelle:
Boieldieu, François-Adrien: La dame blanche, in: Eugène Scribe: Théatre de Eugène Scribe de l'Académie Française, V,1: Opéras-comiques, Paris 1856, S. 122-125.
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